Gel du point pendant plus de 10 ans, contexte inflationniste sans précédent, le reste à vivre des salariés
de la Sécu a fondu.
Pour gagner une vraie augmentation de la valeur du point, les salariés se sont mobilisés principalement
au jour des RPN Salaires. L’Ucanss de son côté n’a concédé que quelques euros :
− En 2022, l’employeur obtient une signature avec une augmentation de la valeur du point de 3.5%.
− En 2023, toujours sous la pression des salariés et des organisations syndicales, une revalorisation
de 1,5% est décidée unilatéralement par l’employeur à défaut de signataire.
Rappelons que depuis 2009, l’écart entre l’augmentation de la valeur du point et l’inflation cumulée est
de 22%.
Ces miettes jetées par la tutelle et l’Ucanss ont été obtenues grâce aux mobilisations locales, aux actions
devant l’Ucanss les jours de RPN Salaires de décembre, et aux rassemblements devant les ministères
(Matignon et Santé).
Malheureusement, la mobilisation sur le plan national n’a pas été suffisante et ne s’est pas assez inscrite
sur la durée pour changer le rapport de force. Les organismes n’ont pas baissé le rideau, l’activité a peu
été impactée et donc l’action a été peu visible médiatiquement.
En réaction à l’immobilisme de l’Ucanss et à l’indécence des propositions de son Comex, l’intersyndicale
a boycotté toutes les négociations nationales. Malgré le peu d’entrain des autres Organisations Syndicales
Nationales (OSN) à lancer une mobilisation, le boycott a néanmoins permis de mettre la pression sur les
ministères de Tutelle qui ont imposé au Comex de s’engager en octobre 2023 à activer trois leviers
permettant d’améliorer la rémunération des personnels de la Sécu. Suite à la volonté des autres OSN de
retourner à la table des négociations, une consultation des syndicats CGT a décidé que la FNPOS ne devait
pas laisser les autres organisations syndicales seules avec l’employeur.
Premier acte : L’Ucanss se permet de ne pas porter la revalorisation du Titre Restaurant au plafond
d’exonération (Flash Info du 16 janvier 2024).
Deuxième acte : L’Ucanss, sur le financement de la complémentaire santé, se permet de ne pas porter la
prise en charge de l’employeur à 60%.
Troisième acte : la Classification…
Notre classification date de 2004. La dernière négociation autour de la refonte de la classification en 2019
s’est soldée par un droit d’opposition du fait principalement de l’absence de mesure générale qui profite
à tout le personnel et par l’absence de perspectives d’évolution de carrière. L’enveloppe proposée par
l’employeur lors de la négociation était largement insuffisante.
Les négociations actuelles se font dans le cadre d’une enveloppe fermée toujours insuffisante (160 millions
€) et un projet de l’employeur déjà bien ficelé en amont.
Alors que les objectifs affichés par l’employeur sont l’attractivité des emplois et la fidélisation du
personnel, dans les faits son projet est un vrai mépris pour les salariés en place.
Le point central de son projet est le relèvement des coefficients de base. Ceci est un leurre. Avec le
mécanisme de fongibilité (hausse des coefficients de base compensée par la suppression de points de
compétence déjà acquis), seuls 39% des salariés en place verront une différence sur leur fiche de paie.
La majorité du personnel, qui a acquis historiquement a minima 2 pas de compétence, gagnera 0 €.
Pour un nouvel embauché, un maximum 14 points pour un niveau 3 ou 12 points pour un niveau 4.
L’employeur propose de créer des niveaux supplémentaires (4B et 5C dans la grille administrative et 3Eb,
6Eb et 6Ec dans la grille du personnel soignant), réduisant encore les écarts entre niveaux et tassant encore
plus la grille de rémunération avec maintien de la majorité des salariés entre les niveaux 3 et 4.
L’employeur se targue de créer un déroulé de carrière sur 2-3 niveaux. Dans les faits, ce n’est qu’un
affichage en raison de l’absence d’automaticité et de l’enveloppe budgétaire contrainte (RMPP).
Contrairement à la communication fallacieuse de l’Ucanss et des directions locales, le projet de
Classification ne répond pas à ce qu’attendaient les salariés de la Sécurité sociale en matière de
reconnaissance des emplois et évolution des carrières, et encore moins à la question de l’augmentation
des salaires. La CGT l’a toujours martelé : seule l’augmentation conséquente de la valeur du point permet
de répondre à la revendication légitime d’un salaire décent !
« Plus que jamais rien ne nous sera donné, à nous de maintenir la pression syndicale dès maintenant et
de nous engager collectivement, pour construire les mobilisations nécessaires (…) pour une rentrée
populaire offensive, combative, porteuse de nouveaux conquis sociaux. Rien ne se fera sans mobilisations.
Après avoir agi dans les urnes, agissons dans la rue et dans les entreprises ! »
Cet appel du Comité Confédéral National du 9 juillet entre en résonance avec notre lutte pour gagner
l’augmentation significative de la valeur du point !
Lors des dernières journées Sécu et du 13ème Congrès Fédéral à Erdeven, les débats ont appelé à mettre
sous pression l’employeur et les tutelles, qui dans ce contexte politique incertain, maintiennent leur cap !